Non mon coeur n’est pas dans ma culotte, mais avec cette cage, quand elle est partie j’étais pris, ensorcelé, envoûté. Cette rencontre était celle de deux coquins, autant libertine que BDSM. J’ai joué le jeu du soumis, elle celui de la Maîtresse en m’imposant quelques figures et services.

Après des mois de discussions virtuelles puis par téléphone et deux sorties au restaurent, nous avons fait l’amour le premier soir où nous avons dormis ensembles.

Elle m’avait dit : « si nous nous mettons ensemble je ne te veux qu’à moi ».

Ce truc en plus entre mes jambes m’ennuie, me gêne, me rappelle vingt fois par jour que je l’aime pour accepter cela.

Elle me retire ma cage de chasteté chaque fois qu’elle peut venir ou que l’on peut se voir. Le rituel est toujours le même au départ, son retrait, ma douche sous ses yeux gourmands et des tonnes de câlins incandescents. Ces nuits là sont endiablées, sans limite, sans interdit, sans pudeur, du cannibalisme charnel.

Elle peut être une louve et son contraire entre mes bras. Ses doigts de musiciennes courent sur mon corps selon une partition imaginée lors de ses songes érotiques, je ne suis plus qu’un spectateur de mon corps enflammé. Elle peut tout aussi bien décider d’être ma chose, mon jouet, une Kajira sur mon lit lors d’une nuit étoilée.

Lorsqu’elle joue pas trop loin, j’ai toujours une place au premier rand. Pendant ces concerts, elle me fait secrètement l’amour des yeux et de ses doigts en transperçant mon coeur de ses mélodies. L’attente est alors cruelle, les autographes, ses dîners, son imprésario mangent nos nuits secrètes dans les hôtels.

Au petit matin, elle tient à refermer elle-même le cadenas de la prison de mon coeur avant de partir les yeux mouillés par la distance imposée par sa vie professionnelle. Le coureur de jupon s’est fait attraper, prendre, enlever, entraîner bien plus loin qu’il ne l’aurait imaginé.

Je l’aime.